31 janvier 2006

Saint Martin- Grand Case- Anguilla - Saint Martin








SEMAINE 03-04

Bonjour, c’est moi qui suis la narratrice de service pour 15 jours. Nous sommes arrivés pile poil à l’heure dite le dimanche 15 janvier ; Isa et Elie sont fidèlement là. Soleil et touffeur au rendez-vous. Zut ; ce clavier n’est pas comme le mien et je me plante. Bref, nous voilà ! A nous les tropiques, les plages de sable blanc, les coraux, les petits poissons et les gros coquillages . Fidelio nous attend à une portée d’annexe au milieu du lagon de Marigot.
Lundi 16.avitaillement et autres menues courses.
Mardi 17. mauvaises prévisions météo pour les 72 heures à venir. Départ pour les Iles Vierges compromis. En attendant que ça se calme, on décide de sortir le lendemain dans les environs.
Mercredi 18 : même topo météo en pire… vive la patience !!! Au moment de partir pour l’ouverture du pont; le câble d’inverseur de vitesse ne fonctionne plus . départ remis, Elie sort sa boite à outils, Max l’assiste, Isa mal fichue avec sa sciatique s’allonge et moi, je sors mon carnet de croquis…ballade à terre jusqu’au petit fort de mont Louis pour Max et moi, histoire de se dérouiller les pattes.
Pour faire bref, tous les matins, radio Saint Martin annonce une météo pourrie, le vent, les rafales, les grains et les creux vont forcissant ce que l’état du bateau confirme. Il tire sur sa chaîne et roule même au mouillage ;
Jeudi un essai de sortie par le Sud avorte. La chaîne est prise dans un paquet de chaînes, décidément ; Elie et Isa plongent autour de leur ancre ; Isa sauve la situation en passant un bout autour du chas de l’ancre. Est-on bon pour passer le pont de Simpson bay à temps ? Et non, le pont se referme sous notre nez. C’est l’heure d’entrer et non de sortir ; Qu’ à cela ne tienne, on passera à 17 heures. En attendant, nous cherchons une place de mouillage chez les Hollandais. En voilà une superbe, mais avant même de commencer la manipe, un américain sur un bateau voisin devient hystérique ; Go away, you are on my anchor. Il saute dans son annexe, et fonce sur nous pour mieux nous apostropher, nous traite de tous les noms ; Sa fureur atteint son paroxysme lorsque Elie, qui a plongé pour voir ou était notre ancre, jette un œil aussi pour la sienne ; le gars éructe se casse la voix ; Il est interdit de toucher une ancre ; Elie ira en prison ; Sa femme fait chorus ; Tous les bateaux, qui vu la météo, n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent, sont au balcon . On décide de croquer sous leurs imprécations, lorsque je pense à l’autre pont qui lui ouvre à 14 h 30 ; Je m’étale, mais c’est la grande expédition de la semaine ; ON SORT. au moteur, on longe la cote jusqu’à Grandes Cases, au Nord est de l’île ; On mouille avec pas mal de houle. Il y a juste 4 bateaux ; Elie nous débarque ; Lui reste à bord pour surveiller la tenue du mouillage. Ballade à terre, c’est très joli, restos classes et boutiques pimpantes, grande plage et petites maisons colorées. Ca ressemble enfin aux vacances. Mais le vent forcit ; on n’ira pas se taper les bons petits plats qu’on est allé renifler dans les gamelles. Le ou plutôt les petits rhums qu’on avale dès que la nuit tombe ont vite fait de nous consoler. Nuit agitée suivie d’une météo encore plus pessimiste.
Vendredi au matin, on hésite ; Restera, restera pas. Le ponton est difficile et dangereux pour l’annexe amarrée. Ca danse beaucoup ; On rentre en une heure sous génois seul ; C’était la grande navigation de la semaine.
Samedi, dimanche, vent fort ; mer forte, Elie pense que son anémomètre est nase, mais l’engin grimpe vaillamment à chaque rafale :20 25 30 et jusqu'à 35 nœuds ; les grains se succèdent ; L’ancre, les ancres dérapent :on remouille, prend des alignements : tiendra, tiendra pas . Entre deux grains ; on plonge pour regarder les ancres et la végétation du fond. Peu profond ; un vaste herbier dans lesquels se plantent tour à tour les voiliers. Bref ; on s’occupe en attendant des temps plus cléments ; ah, j’oubliais, une bonne chose isa avale désormais
tous ses medocs et du coup, une demi-heure après ingestion, elle est comme d’hab enjouée et efficace ; la suite ; et ben on se demande comment ça va tourner ?

pour se consoler, le menu de dimanche est top ; salade, chips faits maison ; steak ; fromage et gâteaux ; on cale sur les gâteaux pas si fins que ça .
rafales en dessert, l’une à 36 nœuds. Ben alors…

UNE semaine plus tard, soit samedi 28, nous revoici devant Simpson Bay attendant l’ouverture de la porte, revenus plus tôt à la case départ pour cause de gros gros vent et de houle du nord qui va forcissant pour ces prochains jours. La nuit devant l’îlot Pinel a été moins calme que prévue ; dès 22 heures, le vent se met à souffler ; Nous retrouvons nos 25, 30 nœuds, mais cette fois en continu.
Entre-temps, merveille, nous avons pu quitter Saint Martin pour quelques jours ; direction ANGUILLA, au nord ; entre les mains des autorités anglo-saxonnes. Droits d’entrée, directives pour où plonger, pas du genre bon marché. D’ailleurs les bateaux qui fréquentent ces eaux ne sont pas d’humbles joujoux.
Le vent se calme peu à peu et l’équipage apprécie les nuits plus calmes et les premières mises à la voile. Pendant la traversée entre St M. et Anguilla, deux dauphins viennent nous tenir compagnie quelques moments. Pour Max et moi ; ce sont tous les poissons que nous avons vus au cours de nos 5 plongées qui nous enchantent. Sur les fonds coralliens, ce sont de véritables ballets. Il y a ceux qui voguent en groupe, les isolés ; les planqués…ils sont de toutes couleurs, toutes tailles, phosphorescents, striés, tachetés, pointillés, curieux, indifférents, sauvages. J’adore les bandes de chirurgiens bleus, mais mon chouchou, c’est le coffre qu’Elie me montre. Je pourrai rester des heures sous l’eau à les regarder aller et venir, mais le vent est de retour.
Encore beaucoup à raconter, mais cette machine reste traîtresse. Je passe plus de temps à corriger qu’à écrire. Vive les claviers suisses ; alors encore en vrac. Le petit punch se descend tout seul. Gaffe à Isabelle lorsqu’elle fait des acras et qu’elle vous sert ensuite des yaourts… la bonite au coco ; c’est extra. La suite, bientôt.



Nous venons de lâcher Max et Dominique au ponton de Turtle Pier après un déjeuner créole.
Il est 14h30 et ils ont 300 m à faire pour retrouver la queue de l’enregistrement.
Nous repartons mouiller dans la lagune coté Français à coté du « Merle siffleur »
propriétaire d’un voilier sans mat et recouvert d’un lambeau de voile qui possède une annexe sans moteur et siffle tous les passants pour se faire descendre à terre ou ramener surtout par grand vent.

C’est le grand vide dans le bateau… Dominique chantait Max racontait …C’est qu’on ne se voit pas souvent…la Suisse est loin de Paimpol.

Vivement jeudi Solange et Sonam arrivent et moi j’ai pris enfin des rendez vous de kiné.

Guadeloupe-Antigua-Barbuda-St Barth-St Martin




SEMAINE 1-2-3

Nous quittons le ponton de Fort de France le 4 janvier en direction d’Antigua. Cette fois nous ne passerons pas par la rivière salée (les moustiques y sont trop agressifs) mais par la cote ouest. Il fait beau et nous avons un bon vent jusqu’à Deshaies. A l’approche de la baie 2 beaux thazards se prennent dans nos lignes.
Nous passons la nuit dans ce mouillage tranquille après avoir partagé le poisson avec nos voisins.
Tôt le lendemain nous partons pour Antigua 70 miles de Deshaies. Le vent toujours impeccable nous permet d’avancer au prés voiles bordées sur un seul bord. Vers17 heures, nous mouillons devant la plage de Jolly Harbour, une lagune transformée en marina de luxe pas très jolie, en revanche la plage est magnifique et tranquille.
Nous sommes en « over time » pour faire notre entrée dans le pays nous profitons des derniers rayons du soleil pour aller plonger à la pointe de l’île.
L’eau est laiteuse et on n’y voit rien nous allons sur la plage faire un « peeling » au sable. Rien de tel pour se faire une peau douce.

Le lendemain, les formalités d’entrée sont vites expédiées, Nous passons du bureau de police à celui des douanes puis de l’immigration et dans la foulée nous devons faire le chemin inverse pour recevoir un reçu agrafé nous permettant et d’aller à Barbuda et de s’y promener pour 1 mois si on veut.
L’entrée à Jolly Harbour est moins chère qu’à English Harbour où l’on doit régler la taxe de parc national. Mais c’est nettement moins beau.

Nous mettons un certain temps avant de découvrir Barbuda à seulement 25 miles au nord. Cette île plate bordée d’un grand plateau corallien ne se repaire qu’à ces palmiers et ses 500 épaves. On ne peut l’approcher que de jour.

Nous allons mouiller au sud à Cocoa Point avec l’arrière pensée de rendre visite au nombreux massifs coralliens en apnée.
Nous ne sommes pas déçu langoustes, gros perroquets etc.… un vrai régal pour les yeux, nous sommes dans une réserve.

Nous ne restons que deux jours car la météo se dégrade et j’appréhende de quitter ce mouillage en catastrophe et de nuit.

Dés le soleil levé nous filons vers Saint Barth distante de 60 Miles.
Le vent forci mais c’est encore gérable. La vaste baie de Saint Barthélemy est envahie de gros bateaux de croisières. Nous n’essayons pas d’imaginer le grouillement à terre. L’année dernière à la même époque c’était une ville fantôme où avec Roland et Brigitte nous faisions résonner nos pas sur le pavé désert.

Nous n’y passons que la nuit la météo est en alerte orange. Il ne faut pas traîner. Saint Martin n’est plus qu’à 11 miles.

Nous mettons 3 heures pour arriver à l’entrée du pont coté Hollandais. Les heures d’ouverture sont un peu confuses et personnes ne répond à la VHF.
Nous observons les mouvements des autres bateaux et dès que le feu passe au vert, nous levons l’ancre et filons vers l’entrée.

Nous mouillons coté Français devant l’autre pont proche des pontons de débarquement.

C’est mardi, nous allons rester ici jusqu’à dimanche, jour d’arrivée de Dominique et Max. Lessive, internet, nettoyage, plein d’eau et de gasoil bricolage et repos quand je peux. Nous faisons vérifier la survie et nous nous rendons compte que la nourriture y est plus que restreinte et qu’en cas de problème il faut vider tout ce qui peut se manger à bord.

La météo est chaque jour un peu plus effrayante des PAN PAN sur la VHF nous informent des disparitions d’équipage ou navire à la dérive. Nous n’osons pas nous absenter de peur de déraper ou de se faire accoster par des voiliers dont les amarres ont lâché. Elie doit aider un catamaran à retrouver une place. Il s’était scotché sur nous et n’avait qu’un moteur en état.

ANNEE 2006

03 janvier 2006

LE NOUVEL AN




SEMAINE 51-52

La Martinique est une escale gastronomique. Là nous retrouvons le goût du vrai camembert, de la charcuterie si chère à Elie. Nous achetons du foie gras, du champagne et nous sommes parés pour passer les fêtes.
Nous reprenons la mer en direction du nord. Escale à Saint Pierre (Martinique), puis à Portsmouth (Dominique) avant d’arriver à Pointe à Pitre (Guadeloupe). où nous retrouvons Annick et Mélanie de vieilles connaissances et Léa. Annick vient d’emménager dans sa nouvelle maison en cours de finitions, face à la mer. Nous fêtons Noël devant la magnifique baie du Moule et profitons de la plage entre les rochers battus par la houle. Nous faisons une récolte de troques des Anilles, noirs et blancs (genre de bigorneaux) pour l’apéritif du soir.
Le 26 nous appareillons pour les Saintes avec Annick et les deux filles. Si Mélanie est un parfait marin, Léa se traîne lamentablement recroquevillée avec un mal de mer tenace.
Ce n’est qu’à l’abri de la superbe baie de Marigot que Léa retrouve la santé. Mélanie quant à elle est ravie de gonfler sa grosse bouée pour aller fumer loin du bateau.
Nous passons trois superbes jours de vacances entre plongées et ballades à terre. Elie harponne une belle sole qui s’avère pleine d’arêtes, les filles pèchent de gros lambis et des oursins morts pour faire de la déco.
Nous retrouvons Pointe à Pitre pour débarquer nos marins avant d’aller passer le reste de la semaine à Gosier à une heure de route.
Nous sommes de nouveau au ponton de la Marina le 31 et nous régalons des récits de traversée des nouveaux arrivés.
Nous retrouvons un Paimpolais et décidons de passer le réveillon ensemble sur le ponton avec nos voisins. C’est alors que passe une silhouette connue, Armand, 70 ans rencontré au Venezuela. Il voyage avec sa femme Romana et insiste pour que nous allions prendre un verre à leur bord. Armand nous raconte toujours des tas d’histoires et est assez passionnant. Nous apprécions moins Romana qui lui coupe sans cesse la parole et est un peu excitée. Nous voici donc à bord de « Balou ». Romana papillonne à la cuisine, et prépare un gigot, du foie gras etc… Nous nous sentons un peu coincés. A ce moment arrivent deux jeunes gars, l’un gardien sur un énorme Yacht à moteur et l’autre marin sur les voiliers qui veulent bien l’accueillir. Il est arrivé en Guadeloupe sur « Balou ».
Ils passent souhaiter la bonne année à nos ôtes avant d’aller en boite de nuit.
Romana qui se bat avec l’allumage de son four à pétrole saute sur l’occasion pour demander au jeune marin d’aller faire cuire son gigot à bord du luxueux yacht et pourquoi pas d’y dîner.
Ce n’est pas une proposition c’est un ordre. C’est ainsi que déménageant, d’un voilier un peu rouillé nous défilons en file indienne sur le ponton avec les plats et les vins jusqu’au luxueux « Nirvana ».
On dresse la table sur la terrasse arrière avec profusions de verre, d’assiettes et de couverts. Les jeunes trouvent notre présence un peu pesante d’autant qu’ils ne parlent qu’Anglais et que nous le baragouinons. A la dernière bouchée de bûche au chocolat, ils nous invitent à quitter les lieux.
Romana, après ce coup fumant file se coucher. Nous sommes heureux de retrouver la liberté et les copains.
Des feux d’artifices pètent de tous cotés. Nous chantons et discutons dans un joyeux brouhaha. C’est la pluie qui vers 2 heures du matin, dispersera les derniers fêtards.